Intention

Détourner discrètement les attentes institutionnelles pour révéler de nouveaux pôles d’intérêt commun et de vigilance politique. Inscrire notre lecture critique des espaces à vivre au sein même de l’espace architectural construit. Investir un périmètre choisi qui pose question, à savoir : le site des Anciens Chantiers Dubigeon transformé en Esplanade des Machines et sa Nef éléphantesque.

Poser la question concrètement : Qui peut prendre place librement sur l’espace public ? « Comment exister dans sa singularité au coeur du grand projet urbain avec vivacité et humour. La multitude perturbant l’unique. La diversité se jouant de l’uniformisation. Des souris distrayant l’éléphant ».

Dans le cadre de l’évènement « Révéler la ville, la ville en mouvement », organisé par l’ARDEPA, qui propose un parcours urbain pour découvrir le nouveau projet urbain sur l’Ile de Nantes, nous proposons des actions directes sur l’espace public, qui questionne selon nous « la chose commune à construire et à vivre ensemble », celle de pouvoir prendre place et corps sur l’espace public avec enthousiasme et esprit critique. C’est le potentiel de la dimension publique de l’art qui est ici interrogée.

« Les formes esthétiques HQH de haute qualité humaine, ont à voir avec la fabrication de la ville » (Patrick Bouchain et Loïc Julienne,Construire ensemble, le grand ensemble, habiter autrement, Actes Sud, 2010)

Descriptif

« Lâchers des souris …souris-moi…. en suivant la ligne bleue du ciel »
Mettre-en-oeuvre des formes brèves de constructions HQH (Haute Qualité Humaine), qui agissent comme des occupations alternatives des lieux investis.

Ouvrir et donner place et corps, par le fait artistique, à la présence en cœur de ville à la multitude, la ville appartient à tous ses habitants, sans distinction. Créer des zones d’intensités actives avec la participation des habitants et des passants rencontrés. Activer les lieux à vivre à partir d’autres histoires, d’autres existences, d’autres manières d’être au monde. La Luna propose en plusieurs temps des « Lâchers de « souris… souris-moi » confectionnés sur place avec les moyens du bord au pied du magistral l’éléphant.

(forme 1) « Atelier public de fabrication de souris »
(forme 2) « Se rencontrer et débattre ». Construire le lieu de l’assemblée des souris parlementeuses
(forme 3) « Rendre l’espace public fécond = Zone de gratuité ». Construire un espace d’usage collectif
(forme 4) « Prendre du temps pour soi au nez de tous les trafics ». Agir et s’autoriser à prendre place à sa mesure

Deux échelles d’activation et de monstration vont prendre corps et place sur l’espace public :
1°_ à échelle un, des formes brèves, collectives et performatives à hauteur d’homme
2°_ à échelle « souris », des constructions plastiques et éphémères à l’aune de la multitude des « souris…..souris-moi » (formes en plâtre avec des queues de souris bleues).

Des ateliers de fabrication in situ et à ciel ouvert sont mis en place sous la nef et sur le périmètre choisi sur des temps réguliers durant 3 semaines (du 13 mai au 3 juin 2008) afin de se familiariser avec le lieu et d’initier le mécanisme d’occupation alternative.

Le sens du projet découle de l’effet d’accumulation des propositions formelles et d’une mise en résonance des expériences vécues sur l’espace public même, en collaboration avec les personnes participantes à l’activation des lieux, et grâce à la vigilance des souris volontaires et indisciplinées.

*Nous avons été exclus de la Nef dès le premier jour quand les « propriétaires » de cet espace public ont compris la charge subversive de notre action, aveuglés par leur toute puissance, ils ne pouvaient pas imaginer le désir d’une autre vision. Nous avons pu nous rabattre au pied de la Maison des Hommes et des Techniques (MHT) sur une bande de macadam de 3 mètres de large qui échappe à l’autorité vigilante des « Machines de l’Ile ». Nous n’étions pas les bienvenus.

Chaque dispositif esthétique de fabrication coopérationnelle est pensé comme une figure de l’être potentiel sur l’espace public, une forme de l’urbanité contemporaine au cœur du nouveau projet urbain. Chaque activation–performance, gestes et formes qui prend corps et place sur l’espace-temps public proposent à chacun de reconquérir l’espace public à sa mesure, ici la place publique des Anciens Chantiers Dubigeon aujourd’hui traversée et appropriée par l’Eléphant et son monde.

Ateliers de création partagée

campements urbains / captation, fabrication, restitution in sitù

Des ateliers publics de fabrication de souris.
Temps de co-création partagée avec les personnes intéressées par cette situation critique, des habitants et des passants interpellés. Plusieurs productions esthétiques se dessinent et s’activent sur l’espace public, au rythme de plusieurs temps d’ateliers publics de fabrication collective. Chaque campement/atelier est vécu comme une sorte de laboratoire de sensibilisation, susceptible d’éveiller, par le faire et la mise en pratique, des questionnements au sujet de la qualité des usages de l’espace public qui nous sont aujourd’hui proposés.

Œuvres réalisées

> « Se rencontrer et débattre »_ Actions espace public + installation intermédia (La Luna)

> « Rendre l’espace public fécond = Zone de gratuité »_ Actions espace public + installation intermédia (La Luna)

> « Prendre du temps pour soi au nez de tous les trafics »_ Actions espace public + installation intermédia (La Luna)

SE RENCONTRER ET DÉBATTRE

Actions espace public + installation intermédia (La Luna)

Construire le lieu de l’assemblée des souris parlementeuses
1°_ à échelle un : Les bulles faim de conversion qui sont des dispositifs propres à inciter la mise en relation entre nous et à susciter des temps d’échanges et de paroles autour du projet urbain en train de se faire.
2°_ à échelle « souris » : Des assemblées des souris parlementeuses qui fonctionnent comme des mini-cercles de rencontre et s, porteuses du débat public et transmetteuses des paroles échangées, des points de vue discutés.

RENDRE L’ESPACE PUBLIC GRATUIT ET FÉCOND

Actions espace public + installation intermédia (La Luna)

Construire un espace d’usage collectif, comme un besoin de nouveaux partages, d’échanges et de discussion.
1°_ à échelle un : une zone de gratuité et d’échanges est activée sur l’espace public : des vêtements, des objets personnels, des pensées, des opinions, des rêves, et tous les petits biens matériels et immatériels sont apportés, déposés, pris, repris et échangés librement.
2°_ à échelle « souris » : un éco-système prolifique s’autogénère et des souris collecteuses veilleront à la pacification et à la gratuité des échanges.

PRENDRE DU TEMPS POUR SOI AU NEZ DE TOUS LES TRAFICS

Actions espace public + installation intermédia (La Luna)

Agir et s’autoriser à prendre place à sa mesure
1°_ à échelle un : un dîner aux chandelles et au crépuscule, tenue de soirée exigée s’il vous plaît sur la plage verte.
2°_ à échelle « souris » : des mini-serres avec souris endimanchées, qui protègent et qui font prospérer les germes et les reliefs du banquet gourmet : plants de menthe, de verveine citronnée, de sauge… comme un désir d’initier un parcours comestible dans la ville.

Restitutions publiques et expositions

> Mai 2008 / Activation espace public + installation intermédia, Révéler la ville (ARDEPA), Esplanade des Machines et MHT, Ile-de-Nantes
> Février 2012 / Installation, Exposition la Fabrique blanche / La coopérative publique de La Luna, L’atelier Alain Lebras, Nantes
> Mars 2014 / Installation, Exposition À travers villes (Mix’Art), Maison des associations Madeleine-Champs de Mars, Nantes
> Mai-juin 2018 / installation, Expo Nomades sous la lune (25 ans de travail artistique de La Luna), L’Atelier, Nantes
> Diaporama photo + légendes

Partenaires opérationnels

Projet soutenu et financé par l’ARDEPA (Association Régionale pour la Diffusion et la Promotion de l’Architecture) dans le cadre de la manifestation « Révéler la ville, la ville en mouvement », la ville qui change, la ville en chantier, la ville imaginaire de demain.